Émerveillement, curiosité, inspiration… !

C’est ce qu’ont ressenti les participants à la convention annuelle de Trans.Cité qui s’est tenue du 28 au 30 novembre à Copenhague.

Sous la présidence de Luc François, Vice-président transports et mobilités de Saint-Etienne Métropole, Maire de La Grand’Croix, ces trois journées d’immersion dans la mobilité et le paysage urbain de la capitale danoise ont clôturé le programme de l’année de l’association qui était dédié à la nécessité d’induire des changements de comportement au vu des impératifs écologiques et sociétaux que nous traversons.

Cette convention a également marqué un temps fort de la vie de l’association qui a accueilli trois nouveaux adhérents : Versailles Grand Parc, le SITAC (Syndicat Intercommunal des Transports urbains de l'Agglomération du Calaisis) et la Communauté d'agglomération Arles Crau Camargue Montagnette. Guillaume Aribaud, Délégué général de Trans.Cité depuis 2020 a passé le relai à Jean-Christophe Gehin, Directeur général de Transdev Artois-Gohelle.  

En alternant visites et conférences, le programme proposait une réflexion collective en vue de « construire la ville au profit de la mobilité durable ».

Il s’agissait d’abord de découvrir la démarche d’anticipation et de planification urbaine de Copenhague. Élaboré en 1947 et toujours respecté depuis, le Finger Plan a structuré le développement de l’agglomération sur le modèle d’une main ouverte. Si la paume de la main constitue le centre-ville très densifié où le vélo est roi, les cinq doigts représentent des quartiers plus excentrés reliés au centre par un transport en train efficace. Entre les doigts, des espaces verts ont été aménagés et donnent le ton de l’ambition de la ville qui vise la neutralité carbone en 2025.

En résonnance avec cette politique de planification, Bertrand Affilé, Vice-président en charge des stratégies de mobilité et des déplacements de Nantes Métropole, Maire de Saint-Herblain, Grégory Bartholoméus, Conseiller communautaire délégué au transport et à la mobilité, Communauté Urbaine de Dunkerque et Antoine Gavaland, Directeur stratégie et planification de la mobilité chez Tisséo Collectivités, Toulouse Métropole ont expliqué comment ils structuraient les liens entre urbanisme et mobilités pour endiguer l’étalement urbain, mieux densifier les zones de desserte et favoriser les reports modaux.

La découverte de la ville a bien sûr appelé des questions sur la pratique du vélo qui représente 35% des déplacements des habitants de Copenhague pour se rendre au travail ou à l’école au sein de la ville (contre 32% en voiture). Pourquoi ? « D’abord, parce que pour près de 60% d’entre eux, c’est facile ! » a expliqué Clotilde Imbert, Directrice de Copenhagenize avant de préciser les chiffres sur les infrastructures cyclables : 388 km de pistes cyclables et 33 km de bandes cyclables. 

Si Copenhague a pu anticiper et respecter dans la durée un plan urbanistique défini après-guerre, d’autres territoires sont contraints de repenser les outils de planification existants pour gérer l’évolution de leur territoire, notamment lorsqu’apparaissent des aléas climatiques. Dans son intervention, Jean Viard, Sociologue, directeur de recherche associé au CEVIPOF-CNRS a souligné l’ampleur de ces crises en parlant d’une « 3ème guerre mondiale », celle qui est menée alors que « la nature prend la main sur l’humain ».

Pour illustrer comment certains territoires métropolitains et d’Outre-Mer mènent cette guerre climatique et s’adaptent avec résilience, Alain-Marius Alfred, Président de City’Up, Adjoint au Maire de Fort-de-France, Alain Jund, Vice-président en charge des mobilités, transports, déplacements, politique cyclable et plan piéton de l'Eurométropole de Strasbourg, Etienne Lengereau, Vice-président du Territoire Vallée Sud - Grand Paris, Conseiller délégué de la Métropole du Grand Paris, Maire de Montrouge et Virginie Raisson-Victor, Présidente du GIEC des Pays-de-la-Loire et Co-fondatrice du Grand défi des entreprises pour la planète ont partagé leurs expériences.

Pour approfondir la réflexion et cibler encore plus finement nos réponses aux défis actuels, Jean Coldefy, Directeur mobilité et transitions 3.0 ATEC ITS France et Jacques Lévy, Géographe, membre du rhizome Chôros - Prix Vautrin Lud en 2018, ont proposé une utilisation spécifique des données de l’étude La France habitée dans un contexte de planification et/ou d’adaptation pour objectiver la perception des déplacements et dépasser le domicile-travail.

Virginie Raisson-Victor a, quant à elle, fait ressortir la dissonance entre la nécessaire sobriété énergétique et le changement des comportements individuels, motivés majoritairement par des critères économiques. Pour inciter à changer d’échelle, elle a proposé plusieurs leviers d’actions.  

« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait [1]»… pourrait bien résumer les enseignements de cette convention qui appelle à se souvenir que malgré l’apparente ampleur de la tâche, la ville peut être durable, multimodale et tout en harmonie citoyenne. C’est sur ce ton que Luc François a conclu la convention en rappelant la nécessité de redensifier la ville et de favoriser les proximités.

[1] Mark Twain

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