Journée thématique Trans.Cité - La révolution de la mobilité grâce au numérique : opportunités réglementaires et gouvernance

Les Journées d’études thématiques de l’association Trans.Cité se sont tenues à Reims les 27 et 28 mars 2018. A l’invitation de Patrick Bedek, vice-président de la Communauté urbaine du Grand Reims, près de 80 élus et acteurs des transports publics ont partagé leurs points de vue sur les enjeux du numérique dans la nouvelle chaîne de mobilité qui se met en place progressivement dans tous les territoires.

Cette nouvelle rencontre de Trans.Cité s’est tenue quelques semaines avant la parution des premiers textes de la future Loi d’orientation des mobilités. On mesure déjà que la politique des transports sera l’une des plus impactées par la révolution digitale. « Les acteurs des réseaux de transports urbains, portés par l’innovation et le numérique, sont en première ligne dans la révolution de la mobilité », explique Arnaud Robinet, maire de Reims. 

Sortir du fonctionnement en silos

En investissant le champ de la mobilité, le numérique interroge tous les acteurs (Etat, collectivités locales, opérateurs publics et privés, usagers...) et vient percuter les actuels modes de gouvernance. Pour Luc Belot, consultant en stratégie et ancien député, « il faut sortir du fonctionnement en silos pour aller vers une logique de la transversalité », tout en intégrant les nouveaux opérateurs (co-voiturage, auto-partage, voiture autonome, modes doux...) dans une offre collective structurante. En parallèle, l’exploitation de la collecte des milliards de données privées et publiques autour du transport - sur lequel les AOM devront garder la main - deviennent un enjeu majeur. C’est à ces conditions que le numérique permettra de faire émerger un projet de « mobilité simplifiée » dont on commence à entrevoir les contours au travers du MaaS (Mobility as a Service). 

Activer les leviers d’une transformation numérique efficiente

Comme le rappelle Richard Dujardin, directeur général France Transdev, « le digital n’est qu’un moyen et ne doit pas faire perdre de vue les objectifs finaux qu’il doit permettre d’atteindre » : une meilleure accessibilité pour tous les citoyens (emplois, équipements, services...) et la diminution de l’impact environnemental des transports. Au final, une plus grande attractivité et cohésion des territoires comme y travaillent déjà de nombreuses collectivités. A ce titre, on peut citer quelques projets déployés ou en cours de développement :

  • Le réseau Citura qui accompagnera les transformations de la ville de Reims et du Grand Reims ;
  • Oise Mobilité qui propose une offre pionnière autour du concept de « mobilité courante ;
  • Le projet d’une plateforme de mobilité qui conjugue, sur le plateau de Paris-Saclay, outils numériques et culture collaborative ;
  • Intercom, le réseau de bus qui donne aux habitants de Sens les moyens de résister à l’aspiration de Paris ;
  • Le compte Mobilité, lancé en septembre prochain par Mulhouse Alsace Agglomération, qui ambitionne de diminuer la place de la voiture en centre-ville.

Pour réussir la transformation numérique, il faudra lever les verrous à l’innovation, faciliter et étendre le droit à l’expérimentation, communiquer sur les réussites et apprendre des échecs, populariser les bonnes pratiques, considérer l’agilité et l’adaptabilité des nouveaux acteurs...

« Un juste équilibre à trouver entre un Etat stratège et constant et la prise en compte des spécificités et des contraintes locales », conclut Pascal Bolo, président de Trans.Cité et 1er adjoint au maire de Nantes.

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