Convention annuelle de TRANS.CITE "Zones peu denses : la voiture, complice des transports publics ?"
Cette année la convention annuelle s'est déroulée à Porto du 17 au 19 octobre 2017.
Tandis que se déroulent en France les Assises de la Mobilité, Trans.Cité a choisi la ville de Porto comme cadre de sa 28e convention annuelle. A l’invitation de Pascal Bolo, président de Trans.Cité et 1er adjoint au maire de Nantes, 140 élus et acteurs des transports publics hexagonaux et européens ont travaillé sur la place à accorder à la voiture dans les zones peu denses et aux nouvelles solutions de mobilité à mettre en œuvre à l’heure de la transition énergétique.
11 millions de personnes vivent en France en zones peu denses. Ces territoires, ruraux ou périurbains, connaissent une forte dépendance à la voiture qui représente plus de 80 % de leurs déplacements. Il faut modifier dès maintenant ces pratiques et ces comportements pour sortir d’un univers automobile et bien souvent autosoliste. Face à la non-durabilité d’un système de mobilité fortement dépendant des énergies fossiles, face aussi à sa non-soutenabilité environnementale, des solutions de mobilité doivent être imaginées pour ces territoires.
La diversité des solutions à mettre en œuvre est à la mesure de la diversité des territoires et des publics concernés. Issu des acteurs publics et privés, un foisonnement d’initiatives se développe. Il concerne aussi les autoroutiers comme la Sanef qui aménage des parkings de co-voiturage à la sortie des postes de péages ou des assureurs comme la Matmut qui proposent des réductions de tarif à ses clients qui optent pour le report modal. Des solutions inédites sont déployées par les élus et les communes qu’il s’agisse de la mise en service de la première flotte européenne de navettes autonomes sur Rouen, de la massification du co-voiturage intégré au réseau de transport existant sur Avignon ou du lancement, lors de l’Euro de football 2016, de l’application Moovizy sur Saint-Etienne Métropole, un outil innovant/intelligent de mobilité (OIM) couvrant tous les modes de déplacement et assorti d’un titre de transport dématérialisé.
Articuler les solutions, faire tomber les frontières de la mobilité
Tirant profit des formidables opportunités fournies par le numérique et l’automatisation, toutes ces réalisations ambitionnent de faire tomber les frontières de la mobilité. Dans ce contexte, « les autorités organisatrices de la mobilité ne peuvent plus se contenter d’offrir des solutions collectives. Elles deviennent progressivement des assembleurs de solutions diversifiées en redonnant en même temps toute sa place au caractère individuel de chaque trajet », souligne Thierry Mallet, président directeur général du groupe Transdev.
« Co-voiturage, autopartage, véhicule autonome partagé, transport à la demande, modes doux..., l’enjeu majeur se situera autour de la gouvernance et de la répartition des compétences entre les différents opérateurs. Sous la pression des enjeux environnementaux et économiques, mais aussi sociaux et démocratiques, acteurs et usagers des transports attendent du législateur qu’il définisse au plus vite un nouveau cadre réglementaire et juridique pour assurer tout à la fois la cohérence, la complémentarité et la robustesse de ces nouvelles mobilités », conclut Pascal Bolo, président de Trans.Cité.