« La transition énergétique au service de la mobilité pour tous »
La 30e Convention annuelle de l’association Trans.Cité s’est tenue à Berlin du 15 au 18 octobre derniers. Plus de 130 élus et acteurs des transports publics sont venus travailler sur les enjeux de la transition énergétique et de la mobilité. Désormais « au pied du mur » de l’urgence climatique, le verdissement systémique des transports devra se faire sans créer de nouvelles fractures, dans le cadre d’une démarche participative et citoyenne en faveur du report modal.
Tout juste 30 ans après la chute du Mur, Trans.Cité a choisi Berlin pour la tenue de sa 30e Convention annuelle.
Ville verte, innovante et résiliente, Berlin est très engagée dans le report du transport individuel vers le transport collectif. « Berlin ambitionne de gérer sa croissance démographique - plus de 50 000 nouveaux habitants chaque année - en engageant la construction de logements au plus près du centre-ville pour limiter l’étalement urbain et ses impacts sur la mobilité », explique Henrik Vagt, Directeur économie et politique de la Chambre de commerce et d’industrie de Berlin. « La VBB, autorité organisatrice de la Région de Berlin, se veut être la colonne vertébrale de la transition énergétique. Elle est engagée sur le projet i2030 pour fournir une offre de mobilité publique robuste aux Berlinois », ajoute Susanne Henckel, Présidente de la Verkehrsverbund Berlin-Branderburg (VBB).
Dans un contexte marqué, à Berlin comme dans de nombreuses capitales, par l’émergence de mouvements plaidant pour des actions immédiates en faveur du Climat, l’enjeu climatique et l’abandon progressif des énergies fossiles sont au cœur des politiques de mobilité. Le transport public ne représente que 3 % des émissions de gaz à effet de serre. Il est déjà en soi une solution à part entière mais il doit poursuivre sa mutation. « L’offre de transport public constitue, en effet, l’un des leviers de la transition énergétique en luttant notamment contre la voiture autosoliste » comme le rappelle en ouverture Daniel Fidelin, Président de Trans.Cité, Vice-Président de la Communauté urbaine Le Havre Seine Métropole. « En France, la voiture demeure le mode de déplacement du quotidien bien avant la marche, les transports en commun ou le covoiturage ; la dépendance à l’automobile reste quasi-totale dans tous les territoires », comme le confirme Etienne Mercier, directeur du pôle Opinion d’IPSOS, dans le cadre des résultats de l’enquête menée en juillet 2019 avec Transdev auprès de 10 148 Français sur les déplacements du quotidien.
Les leviers sont nombreux pour poursuivre les nécessaires transformations en vue de la neutralité carbone à atteindre en 2050
Construction d’un nouveau mix énergétique, « Airbus européen des batteries », mais aussi modes de financement conventionnels ou participatifs, certificats d’économie d’énergie, ou encore affectation de territoires à des mobilités douces et décarbonées... : les leviers sont nombreux pour poursuivre les nécessaires transformations en vue de la neutralité carbone à atteindre en 2050 :
- les énergéticiens (Engie, EDF, AFHYPAC pour la filière hydrogène, SARIA pour la méthanisation...), travaillent sans dogmatisme à se positionner de plus en plus dans une approche globale au service des collectivités et des entreprises de toute taille ;
- les financeurs se veulent être aussi des « facilitateurs de projets » à l’instar de l’Ademe, de la Banque des Territoires, de la Banque européenne d’investissement ou encore de sociétés comme Vertigo, porteuse du programme de certificat d’économie d’énergie, MoéBUS ;
- de nouvelles solutions de financement émergent autour de projets porteurs de sens pour une transition énergétique conduite au plus près des territoires comme le crowdfunding avec Collecticity ou encore les nouvelles façons de fournir de l’énergie comme le dispositif photovoltaïque de GreenYellow ;
- des villes progressent dans la mise en place de zones à faibles émissions (ZFE) comme le fait l’agglomération grenobloise, dans l’accélération du plan Vélo à Toulouse, dans la bascule vers l’hydrogène dans l’ancien bassin minier d’Artois-Gohelle. D’autres poursuivent leurs engagements comme Nantes investie dans le GNV depuis plus de 20 ans.
Enfin, on pressent que cette transformation ne se fera pas sans la mobilisation et l’implication citoyenne. Saint-Etienne et Mulhouse illustrent à leur façon des initiatives de démarche participative en associant les usagers au déploiement des services numériques comme le font sur d'autres projets « Démocratie ouverte » et « Décider ensemble ». Avec eux l’embarquement des citoyens, des collectivités et des acteurs du transport - permettra de relever ensemble les nouveaux défis d’une mobilité au service de tous.
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