Dunkerque "phare" de la décarbonation

C'est sous cette thématique que s'est déroulé le voyage d'études de Trans.Cité les 4 et 5 juin derniers à Dunkerque. 

Présidées par Luc François, Vice-président transports et mobilités de Saint-Etienne Métropole, Maire de La Grand’Croix, ces journées ont réuni les membres de l’association, des élus, des acteurs économiques, des experts et des opérateurs autour d’un même objectif : engager les territoires vers un avenir bas carbone. 

Représentant aujourd'hui 20% de l'empreinte carbone industrielle française, le Dunkerquois a fait le pari ambitieux d'atteindre la neutralité à l'horizon 2050. Loin d'être un frein, la réindustrialisation en cours avec l'implantation de 3 gigafactories de batteries (20 000 emplois) est vue comme un formidable accélérateur de changement.

Des représentants du territoire dunkerquois ont présenté les nombreuses initiatives déjà impulsées pour relever les défis qui se présentent. 

Desservir des usines sans parkings

Pour accompagner cette mutation, un système inédit de mobilité est en réflexion. Patrice Vergriete, Président de la Communauté Urbaine et nouveau Ministre délégué aux Transports, a fait un choix avant-gardiste : ces futures usines n'auront pas de parking de proximité. Un réseau de "points-nœuds" desservis par différents modes (transports en commun, covoiturage, modes actifs) est à l'étude pour organiser les rabattements. 

Ce défi de la mobilité décarbonée fait suite à la refonte complète du réseau de transports en 2018, avec 6 lignes de bus à haut niveau de service et l'instauration de la gratuité pour les usagers.

Fédérer tous les acteurs du territoire

Convaincue de la nécessité d’une approche collaborative, la Communauté Urbaine de Dunkerque a fait le choix d'impliquer l'ensemble des parties prenantes au sein d’un Comité industriel. Ensemble, ils co-construisent un nouveau modèle industriel vertueux en valorisant synergies et innovations (économie circulaire, technologies propres, etc.).

Valoriser l’énergie et capter les émissions de CO2

Parmi les projets phares, une "autoroute de la chaleur" vise à valoriser l'énergie fatale des sites industriels en la redistribuant à d'autres entreprises sur un réseau de 20 km. Un moyen de réduire significativement les émissions liées au chauffage.

Quant aux émissions résiduelles de CO2, elles feront l'objet d'un traitement spécifique : captation, liquéfaction puis stockage sous la Mer du Nord. 

En écho aux initiatives dunkerquoises, d’autres expériences locales ont été présentées, apportant ainsi de nombreuses inspirations aux adhérents.

François Gemmene, Membre du GIEC, Directeur de l’Observatoire Hugo dédié aux migrations environnementales à l’Université de Liège, Président de l’Alliance pour une décarbonation de la route, a conclu en appelant à un changement de tonalité dans les discours en faveur de la transition. « Longtemps, on a cru qu'il fallait faire peur en martelant l'urgence climatique. Mais aujourd'hui, il est temps d'expliquer les bénéfices concrets de la transition plutôt que ses contraintes ».
Plutôt que de se concentrer sur nos échecs, il invite aussi à davantage capitaliser sur nos réussites et pour lui, la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 5,8% [1] en France, en est une !

En clôture des débats, Luc François, a salué la détermination des acteurs locaux à relever collectivement ce défi d'envergure. Il a particulièrement exprimé son admiration pour l'énergie et l'engagement déployés par l'ensemble des parties prenantes, qu'elles soient industrielles, institutionnelles ou citoyennes. 

[1] Taux de réduction des émissions de GES 2023/2022 vs 2,7% 2022/2021

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